La Gazette

des Comores

L'état de grâce ne dure qu'un temps

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L'état de grâce ne dure qu'un temps © : HZK-LGDC

« Une république est difficile à gouverner, lorsque chacun envie ou méprise l’autorité qu’il n’exerce pas. » Saint‐Just.


« Il n’y a aucune raison pour que les Comores, ces îles de la lune ou îles aux parfums » ne puissent connaître un art de vivre équilibré comme les autres petites îles de l’Océan indien grâce à un développement maîtrisé combinant stabilité politique, recherche de cohésion sociale, niveau de vie suffisant, conditions de vie décentes, possibilités de réaliser ses potentialités, etc. »

« En effet, on y trouve déjà des ressources humaines de qualité issues d’une longue tradition de goût pour la connaissance et du désir d’éducation, une terre fertile, la beauté des paysages avec une flore et une faune encore originales, le goût pour une simplicité de vie partagée et accueillante, et des ressources naturelles, suffisantes pour assurer un revenu décent pour tous».

Ce long extrait fait partie de la conclusion du rapport national sur le développement humain de 2001, du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). Mais comme nous le savons, la réalité est loin de correspondre à cette description quelque peu idyllique.

On se demande toujours comment ils font pour nous présenter, à chaque chant du coq, des solutions compliquées pour des problèmes basiques. Après plus de quatre décennies d’indépendance, l’eau courante est considérée comme un luxe. Dans les maisons, les grandes bassines pour recueillir l’eau font partie des meubles. Les routes ont du s’adapter aux roues des quatre‐quatre de ceux qui ont les moyens. Aller d’un point à un autre à l’intérieur des îles est un véritable gymkhana. Le coût de l’électricité pour ceux qui en bénéficient est toujours aussi élevé.

Un des problèmes que risque de rencontrer le président, sera l'absence de coordination entre les différents départements ministériels. En effet avec une superstructure pléthorique il s'agit dès à présent de prendre des dispositions pour que l'ensemble du de la locomotive avance d'un même pas et puisse se soutenir en cas de défaillance constatée ici ou là. Il est évident que dans un petit état insulaire comme le nôtre, nous ne devons pas prendre le risque de créer des doublons alors que les ressources financières se sont taries.

L'état providence n'est plus à l'ordre du jour. Le chef de l’Etat ne doit pas se faire des illusions. L'état de grâce ne dure qu'un temps. Il faut que nos concitoyens sentent que le pays est gouverné non par le nombre de décrets.

Le pays a besoin d'avoir une feuille de route claire avec des objectifs et des résultats quantifiables assignés aux différents ministères. La lutte contre la corruption qui est actuellement menée ne sera réellement efficace que dans ce cadre. Il s'agit donc de regarder devant et non d'avoir l'œil rivé sur le rétroviseur.

Comme disait Yann Arthus Bertrand, « Il est trop tard pour être pessimiste » !

Mmagaza

 


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