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Même scénario que l'année dernière. Alors que la population s'attendait à avoir l'électricité convenablement en cette période de ramadan, avec l'arrivée des nouveaux groupes électrogènes de la Sonelec, malheureusement, ce n'est pas le cas. Certaines régions coupent le jeûne dans le noir.
Malgré des milliards de franc comorien injectés chaque année dans la société nationale d'électricité (Sonelec) pour stabiliser la fourniture du courant, la situation reste inchangée. Ces derniers jours, les coupures d'électricité sont ressenties en plein ramadan. Pourtant, à l’approche du mois sacré, le gouvernement avait encore débloqué 4 milliards pour l'achat de cinq moteurs et des pièces de révision. La population s'attendait légitimement à avoir de l'électricité convenablement en cette période. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Certaines régions coupent le jeûne dans le noir. Une situation qui met en colère les clients. Tout le monde se demande exactement où vont ces sommes colossales, alors que rien ne change.
« Depuis le début du ramadan, on a coupé le jeûne avec l'électricité seulement trois jours. Le troisième jour, c'est parce que le chef de l'État et son parti la CRC était de passage ici. Le reste du ramadan, on l’a rompu dans le noir. C'est vraiment incroyable. Moi en tant que citoyen qui soutient le régime, ça me révolte », déplore Hachim Ahamada, un résident de Bangoi Hambou. Ce dernier dit ne pas comprendre ce qui se passe à la société pourtant l’Etat lui accorde des subventions. « Chaque année on injecte des millions à la SONELEC et elle n'arrive jamais à rétablir la situation. Il est temps que le président prenne ses responsabilités car j'ai l'impression qu'on lui ment, depuis l'achat des groupes électrogènes », poursuit-il. Et d’ajouter : « À mon avis, ce ne sont pas des groupes neufs ».
Quant à la région de Hamahamet, ils ont la chance de couper le jeûne avec l'électricité mais pas faire la prière collective (Taraweh). « En fait, on peut dire que ça va un peu mieux. Nous avons de la chance de rompre le jeûne avec l'électricité. Mais, pendant la prière collective du Taraweh, le courant est coupé. Parfois ça revient au milieu de la prière ou à la fin. En effet, on a le courant dans la journée, jusqu'à 14h 30. Et puis ça revient de 17h jusqu'à rompre le jeûne », a confié Ibnou Mohamed, habitant de la région. Quant à la région de Dimani, elle souffre beaucoup en termes énergétique par rapport au reste de l’île de Ngazidja. Et en cette période de ramadan rien n'a changé. Parfois, les habitants reçoivent l'électricité, parfois non.
Pour rappel dans un entretien avec le directeur général de Sonelec Soilihi Mohamed Djounaid (La Gazette du vendredi 23 Février 2023), il avait parlé de problème de révision lié au retard de leur fournisseur. « Notre fournisseur a accusé un énorme retard sur les révisions. Nous attendons la livraison de toutes les pièces. Notre fournisseur a évoqué un problème technique lié au transport. Il a promis qu’il va nous livrer dans deux semaines. Et cela va impacter effectivement notre calendrier initial et impacter aussi le mois de ramadan », avait-il déclaré.
En ce qui concerne le mois de ramadan, M. Djounaid a reconnu que c’est un mois où le besoin en électricité reste permanant, dans la journée comme dans la soirée. « C’est la période de forte consommation. Nous avons anticipé pour qu’on soit vraiment stable. Mais, vu le retard de livraison des pièces, j’ai un peu peur de ne pas pouvoir satisfaire la demande en totalité pendant la période de pointe. Nous faisons l’impossible pour qu’on soit au rendez-vous », conclut-il. Et en effet, jusqu'à présent les pièces ne sont pas encore arrivées.
Nassuf Ben Amad
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