Artiste et fondateur du concept Kara-Live, Djouhoud Lianfar de son vrai nom, répond aux questions de La Gazette des Comores/Hzk Presse. Dans cette interview, l’artiste revient notamment sur son projet ‘’Ndola’’ sorti il y a 2 ans. Lee Nossent évoque la compil ‘’Shi Hatru’’, son regard sur la musique comorienne, son concept Kara-live mais aussi son intégration depuis 2016 qu’il a décidé de quitter la France pour s’installer définitivement aux Comores. Reconnaissant que « rien n’est donné », il affirme « apprendre » tous les jours. Interview.
Question : Deux ans depuis la sortie de votre EP « Ndola », quel est votre aperçu depuis ?
Lee Nossent : Le projet « Ndola (mariage ou l’autre, selon le contexte) » fut un test. Une pierre lancée pour m'imprégner et surtout prendre la température. J'ai longtemps, pour ne pas dire toujours chanté qu’en français avec une couleur musicale bien étrangère. J'ai le désir de faire aujourd'hui un album qui doit représenter l'homme que je suis devenu donc l’artiste que je suis, influences nouvelles. « Ndola » m’a donné certaines certitudes et une ouverture vers l’Afrique, niveau sonorité.
Question : Vous avez pris part au concept « Shi hatru » qui devrait réunir plusieurs artistes de la région Océan Indien. Où en est-on exactement ?
L.N : Tout ce que je peux dire c'est que la compilation « Shi hatru (à la façon de chez nous) » va étonner de par le nombre d’artistes, le nombre de collaborations. Elle ouvre la porte aux échanges artistiques, aux rencontres musicales. La compilation est toujours en cours de finition. Il reste quelques titres à boucler mais le gros du projet est déjà là, pour une sortie qui devrait se faire début 2022. Inchallah !
Question : En plus de vos prestations scéniques et vos enregistrements en studio, vous vous êtes fait connaitre à travers des vidéos sur Facebook et le concept « Gari Tv ». Depuis l’année dernière, vous avez mis en place le Kara Live. Pouvez-vous nous parler de ce concept?
L.N : J’en suis membre fondateur. Créé en 2017, on ambitionne de défendre et valoriser l’univers de la musique comorienne et des artistes en créant un écosystème propice à son éclosion et à son expansion vers l’international et à servir de trait d’union entre les artistes locaux et ceux installés à l’étranger. Pour y parvenir, le passage à la professionnalisation est une étape importante et indispensable. Le projet Kara-live répond à cette double demande de mettre en vitrine ce trésor que constituent la richesse et la diversité de ce patrimoine immatériel national qu’est le Twarab, traditionnel et moderne, à travers des prestations en live. Ainsi on a conçu une émission de divertissement musical en direct sur la télévision nationale, ORTC et les réseaux sociaux. Kara-live c'est 20 émissions en direct, 140 quotidiennes, 200 chansons proposées au public, pour sélectionner 120 qui seront jouées et interprétées en direct par les 4 musiciens composant l’orchestre et la chanteuse présentatrice. C’est aussi des interviews des grands artistes comoriens, des millions de téléspectateurs devant la télévision et sur les réseaux sociaux de l’intérieur et surtout de la diaspora. Une émission interactive et participative tant dans la programmation des chansons (le choix des 6 titres de chaque émission) que dans l’interprétation (un invité du public tiré au sort). KARA-LIVE est aussi une formidable aventure humaine, avec déjà 13 emplois directs et plus de 8 indirects, un studio Kara-live à Mavingouni et des investissements en équipements à améliorer
Question : Vous vous êtes installé aux Comores depuis 2016, vous vous êtes bien adapté et vous avez même investi dans différents secteurs. Comment concevez-vous la vie d’artistes aux Comores ?
L.N : Rien n’est facile, rien n’est donné quand on vient de l’extérieur. Il faut bosser doublement. L’intégration n'est jamais si simple. Mais quand on a de grandes ambitions, on est forcément armé de convictions. J’aime mon pays et je l’ai prouvé en venant m'y installer. J'apprends tous les jours. Je suis heureux d’avoir eu la chance de revenir au pays tôt pour m’y installer.
Question : Comment voyez-vous la musique pendant tes 5 ans aux Comores ?
L.N : J’ai le désir de m'investir pleinement en tant que chanteur mais aussi en tant qu’acteur de la vie culturelle comorienne. Je voudrais apporter mon aide, ma petite expérience dans le domaine. J’ai le rêve de voir très prochainement la musique comorienne s'installer dans le paysage audio-visuel des chaînes étrangères. Le rêve de voir enfin la musique comorienne intégrer les grands festivals à l’extérieur mais aussi que l'on puisse jouir d'infrastructures pour l’évolution et l'épanouissement du monde de la musique comorienne.
Propos recueillis par A.O Yazid
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