La Gazette

La Conférence des Partenaires au Développement des Comores a débuté ce lundi 02 décembre au siège de la Banque mondiale à Paris en présence du président de la République Azali Assoumani et du ministre des affaires étrangères de la France, Jean Yves Le Drian, représentant le président Emanuel Macron. Cette première s’est clôturée par les contributions de la Banque Mondiale, de la Banque Islamique pour le Développement et du Système des Nations Unies.

Comme attendu, la conférence des partenaires au développement en faveur de l’Union des Comores a débuté hier lundi à Paris au siège de la Banque Mondiale. Organisé sous le haut patronage du président de la République, Azali Assoumani et parrainé par le président français, Emanuel Macron, cet événement international de haut niveau a pour objectif de rassembler les fonds nécessaires à la mise en œuvre de l’ambitieux Plan Comores Emergent qui vise à faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030. Lors de son intervention, le président Azali Assoumani reste convaincu que cette Conférence des Partenaires au Développement de l’Union des Comores est un moment particulièrement important pour le peuple comorien et moi-même, car il doit marquer le point de départ d’une marche irréversible de mon pays vers l’émergence.

« La mobilisation des financements pour la mise en œuvre de notre Plan Comores Emergentes est donc une étape essentielle, dans l’ambition qui est la nôtre, de placer l’Union des Comores sur la voie d’une forte croissance faite de transformation structurelle, de développement des infrastructures et de richesse partagée pour combattre la pauvreté dans notre beau pays », déclare le chef de l’Etat comorien. « Comores Emergent 2030 » : c’est autour de cette thématique que l’ensemble des partenaires multilatéraux et bilatéraux traditionnels des Comores, les fonds souverains, la coopération sud-sud, et les pays émergents ainsi que la communauté économique et financière arabe et internationale vont échanger pour ces deux jours.

« La CPAD sera pour les Comores, le point d’orgue d’un mouvement de renaissance nationale et économique. En effet, les réformes que nous avons entreprises depuis 2016, notamment dans le domaine de l’environnement des affaires, la relance de la production énergétique, la construction d’infrastructures économiques et sociales et l’assainissement des finances publiques avec une substantielle augmentation des recettes internes, sont autant d’efforts qui témoignent de notre engagement résolu à relever les défis de notre développement », poursuit-il. Et d’ajouter que « ainsi, le Plan Comores Emergentes est l’expression de cette conviction que le peuple Comorien et sa diaspora, cette 5ème île de l’archipel, sont capables du meilleur et digne des plus grandes transformations de son destin en ce XXIème siècle ».

Faire des Comores un pays émergent est le projet porté par le président comorien et le Plan Comores Emergent est le moyen pour y parvenir. Ce plan décline un programme de développement nécessitant jusqu’à 4 milliards d’euros de financement et reprend les Objectifs de Développement Durable de l’ONU ainsi que ceux de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Il s’articule autour des principaux moteurs de développement de l’économie nationale que sont le tourisme, l’économie bleue, les services financiers, l’agriculture et l’industrie ; et vise à offrir aux Comores une croissance annuelle de 8% à horizon 2030. L’enjeu de cette grande rencontre économique et financière est double.

D’une part, la mobilisation des ressources nécessaires, des énergies et plus largement de la communauté économique internationale pour financer les projets prioritaires du Plan et d’autre part impulser une forte dynamique à l’économie du pays. « Le Plan Comores Emergentes, accompagné de projets phares et structurants, est le fruit de délibération collective engageant toutes les forces vives de la Nation comorienne, le secteur privé, la population, les partenaires techniques au développement, la société civile, bref toutes celles et tous ceux, qui œuvrent au développement des Comores. Vos contributions au financement du développement des Comores sont précieuses car elles vont renforcer l’effort national de mobilisations des ressources intérieures », avance-t-il.

Les États présents, les organisations régionales et internationales et les partenaires techniques et financiers ont, à l’unanimité, salué les ambitions affichées par l’État comorien en matière de développement, estimant que les îles Comores présentent des potentialités susceptibles de contribuer à la croissance et au développement humain. « C’est pour l’émergence des Comores que nous devons travailler ensemble », avance Jean Yves Le Drian, peu avant l’ouverture officielle de la conférence par le chef de l’État, Azali Assoumani. Dans son mot, le chef de la diplomatie française, représentant Emmanuel Macron, a lancé un appel à la communauté internationale à soutenir les Comores, félicitant le pays d’avoir élaboré un plan de développement ambitieux. « Les besoins de financement sont élevés mais ils sont à la hauteur des ambitions des autorités comoriennes », souligne Jean Yves Le Drian.

Le directeur des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, les Seychelles, le Mozambique, Madagascar et l’île Maurice, Mark R Lundell, a renouvelé l’engagement du Groupe de la Banque Mondiale à soutenir les Comores après son reclassement dans la catégorie inferieure des pays à revenus intermédiaires. « Les chances de sortir de la pauvreté sont élevées », a-t-il mentionné, demandant pour autant des politiques pour « combler le déficit d’investissement, assurer une bonne gestion du cadre macro économique et améliorer le climat des affaires ».

Les États partenaires, les organisations régionales et internationales s’exprimaient tour à tour sur le Plan Comores Émergentes (Pce), leurs souhaits mais aussi les formes d’accompagnement à engager, à court et à moyen terme au profit de l’Union des Comores. La Banque Africaine de Développement (BAD) envisage de dégager près de 150 millions de dollars pour soutenir le Plan Comores Emergent (PCE 2030), 300 millions de dollars pour la Banque Islamique de Développement à hauteur et 95 millions de dollars de Synergie et Solidarité du Système des Nations Unies.

Les travaux démarrent ce mardi matin avec des présentations sur les opportunités d’investissements dans les îles, destinées encore aux bailleurs institutionnels ainsi qu’aux hommes d’affaires internationaux qui manifestent un intérêt particulier dans les opportunités qu’offrent les Comores dans divers domaines.

Mohamed Youssouf, depuis Paris

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