De retour à Moroni après une mission à Washington, avec une forte délégation conduite par le secrétaire général du gouvernement, le ministre des Finances Ibrahim Mohamed Abdourazak accorde une interview exclusive à La Gazette des Comores dès sa descente d’avion. Il a fait le point sur ses rencontres avec le FMI, la Banque mondiale, la BAD, la BID, le Fonds saoudien, le Fonds koweïtien, le Fonds arabe de développement et d’autres partenaires techniques et financiers.
D’emblée, le ministre se réjouit en parlant de mission accomplie. « L’objectif principal de mon voyage est de rencontrer le FMI afin de débuter la discussion sur la cinquième revue du Programme élargi de crédit (FEC) », déclare Ibrahim Mohamed Abdourazak. Selon lui, ce voyage résume une mission intense et stratégique menée à Washington avec le secrétaire général du gouvernement, la commissaire générale au Plan, le gouverneur de la Banque centrale et plusieurs cadres du ministère. « Nous avons échangé avec le directeur général adjoint du FMI, M. DMD Clarke, et son équipe mais aussi le département Afrique sur l’état d’avancement du programme FEC et des repères quantitatifs et structurels », explique-t-il. Les discussions ont permis d’entamer la cinquième revue du programme et de se mettre d’accord avec le FMI sur le cadrage macro-budgétaire de la loi de finances 2026. « Globalement, nous sommes sur la bonne voie », insiste le ministre, précisant que le rapport final devrait être soumis à validation devant le conseil d’administration du FMI en décembre.
« Le deuxième objectif est de mobiliser des ressources auprès de nos partenaires », poursuit-il. À ce titre, il évoque une série de rencontres bilatérales fructueuses, en particulier avec la Banque mondiale. « Nous avons discuté avec la direction Afrique sur la revue de nos programmes conjoints, notamment l’hôpital El-Maarouf, le corridor maritime, le secteur de l’énergie et le projet Smart City », affirme-t-il. La délégation comorienne a également abordé avec la Banque mondiale l’élaboration d’un nouveau cadre de partenariat couvrant la période 2026-2030. « Nous avons convenu de renforcer les priorités nationales dans cette stratégie pays, notamment la création d’opportunités d’emploi, le développement du capital humain, le développement du secteur privé et le compact énergétique », précise M. Abdourazak.
Par ailleurs, le ministre souligne que les discussions ont porté, entre autres, sur l’amélioration des infrastructures sociales, le soutien au secteur privé, le développement du tourisme et de l’agriculture, l’eau et l’assainissement, ainsi que la gestion de l’hôpital El-Maarouf avec l’appui de l’IFC. La Banque mondiale s’est engagée à accompagner l’Institut national de la statistique pour produire des données précises au service des politiques publiques. Il a profité de l’occasion pour saluer la « valeur ajoutée exceptionnelle » de la présence du secrétaire général du gouvernement dans la délégation. « Sa participation a rehaussé le niveau de notre mission et facilité les négociations », dit-il, remerciant ce dernier pour « son engagement constant en faveur du dialogue entre les Comores et leurs partenaires ».
Le ministre évoque ensuite les rencontres avec les autres institutions. Avec la Banque africaine de développement (BAD), « nous avons fait le tour de notre portefeuille de projets », explique-t-il, citant les programmes routiers PRRR5, le corridor maritime et les infrastructures de transport. La BAD reste selon lui le premier partenaire en matière d’infrastructures routières et portuaires au pays. La délégation a échangé avec le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) et le Fonds saoudien, qui ont réaffirmé leur disponibilité à accompagner les Comores. « Le Fonds koweïtien, après près de quarante ans de relations en sommeil, a accepté de relancer sa coopération avec nous », se réjouit-t-il. Autre moment fort du séjour : la signature d’un accord de financement de 6 millions de dollars avec la Banque islamique de développement (BID). « C’est un grand succès pour notre pays. Car cet appui servira à la modernisation de l’administration publique ».
Ibnou M. Abdou
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