La Gazette

des Comores

Forum régional des énergies durables / Le solaire photovoltaïque et l’éolien au cœur des débats

Forum régional des énergies durables / Le solaire photovoltaïque et l’éolien au cœur des débats © : HZK-LGDC

La deuxième journée consacrée aux énergies renouvelables était axée essentiellement sur le solaire photovoltaïque et l'éolien. Sur place, les professionnels de la question sont revenus sur les opportunités et contraintes qu'offrent ces énergies propres. L'auto consommation a fait l'objet de l'intervention de Hicham Allaoui, directeur de Sunpower Energies en Union des Comores, lors de la deuxième journée consacrée aux énergies renouvelables.


Dans une présentation sur les centrales solaires, M. Allaoui s'est montré pessimiste quant à la construction de centrales de stockages projetées par les partenaires étrangers aux Comores. « Installer une centrale solaire au sol demande un dispositif important, et aux Comores nous avons plusieurs contraintes allant du problème de l’espace, la cherté des travaux et le problème sur le réseau. C’est plus simple d’aller diviser cette centrale de 10 Mwc et les disperser dans les bâtiments déjà existants. Comme ça, on atteint les 4 à 10 Mwc de solaire sur toiture. L’avantage est que cela va coûter deux fois moins cher que les centrales au sol », a-t-il expliqué.

 

Conscient de l'urgence pour le pays de se doter de centrales solaires et sachant qu'il faut compter 2 à 3 ans pour en construire une, Hicham Allaoui estime qu'il est de ce fait plus intéressant d'aller dans le sens qu'il entend, l'intérêt étant que « ces centrales là sont plus petites et vont profiter aux sociétés qui sont déjà sur place pour exécuter le projet. Ça va permettre de créer des emplois, de la richesse et de booster l’activité ». Il ajoute: « Si on prend des sociétés étrangères pour faire une grande centrale au sol, elle va tuer les acteurs locaux existants comme on le fait d’habitude ».

 

Pour Pierre Egot, les dirigeants ont à cœur de se tourner vers les énergies renouvelables. « Je pense qu’il y a une forte volonté de la part des dirigeants politiques à aller vers les énergies renouvelables. C’est quelque chose qu’on commence à voir », a confié le directeur Océan Indien et Afrique Australe à Green Yellow. Pour preuve, l'expansion dans la région de l'utilisation du solaire photovoltaïque. A part La Réunion et Mayotte qui sont fortement subventionnées par la France dans ce domaine, il citera le cas de Maurice avec sa principale centrale photovoltaïque installée depuis 2015 et de ses 60 Mwc en construction. Madagascar ne serait pas en reste non plus puisque la Grande Île va inaugurer la plus grosse centrale de l’océan indien avec 20 Mwc dans quelques semaines. Aux Seychelles et aux Comores, Pierre Egot, qui parle d'une forte demande, assure sa société est prête à intervenir, si besoin en est.

 

Au niveau de l’éolien, la situation dans la région est à améliorer. On compte 6 parcs seulement dans l’Océan Indien. 3 à Maurice, 2 à la Réunion et 1 aux Seychelles avec un total de 33 Mw. Le directeur des opérations à Quadran international en France a lui émis le souhait de voir l'éolien s'implanter comme le solaire. « L’éolien reste une très grande carte à jouer dans l’Océan Indien. Il y a des progrès comme ce fut le cas de Maurice », avance Olivier Gaering. Le secteur fait toutefois face à plusieurs contraintes qui freinent son expansion à savoir les contraintes cycloniques, gisement inégal sur les îles, les contraintes insulaires, l’acceptabilité, conflits d’usage des sols (des distances à respecter pour la population) et la concurrence directe du solaire.

 

Mohamed Youssouf

 


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