La Gazette

La banque populaire des Comores (BPC) s'engage dans un processus de réforme pour se conformer aux normes bancaires internationales. Lors d’une conférence de presse le 03 mars dernier, sa directrice générale a présenté les nouvelles orientations, notamment l’implémentation d’un système bancaire moderne et la mise en place d’un nouveau core banking. Toutefois, cette transition soulève des préoccupations chez certains clients qui rencontrent des difficultés dans le traitement de leurs transactions.

Lors de cette conférence, la directrice générale a détaillé l’évolution de la BPC, soulignant son alignement aux normes bancaires internationales. Le représentant du ministère des Finances, Mohamed Anfane, présent à l’événement, a insisté sur le fait que la BPC respecte désormais les normes bancaires en vigueur, tant au niveau national qu'international. « Je suis ici pour vous présenter trois points concernant la BPC, qui vient de suivre une scission. À travers le gouvernement et la directrice générale, cette banque sera désormais conforme aux règles internationales. Nous, au ministère des Finances, sommes là pour l’accompagner et vous montrer que nous travaillons avec elle, et non qu’elle travaille seule », a-t-il déclaré. Il a également évoqué les défaillances du système financier précédent qui différenciait la SNPSF des autres établissements bancaires. « Avant, la Banque centrale régulait les crédits à hauteur de 5 millions pour les sociétés et 2,5 millions pour les particuliers, tandis que les agents de la SNPSF n’avaient aucun accès au crédit », a-t-il rappelé.

De son côté, Hayatti Hamadi Soulé a abordé la mise en place du nouveau système bancaire core banking, opérationnel depuis le 17 février dernier. « Ce système robuste limite désormais plusieurs pratiques problématiques, notamment l’accès non contrôlé aux fonds. Avant, les clients pouvaient retirer leur salaire sans que le système ne tienne compte de leurs dettes. Désormais, rien ne pourra être contourné : le système régularise tout », a-t-elle expliqué. Face aux changements en cours, elle a appelé les clients concernés par des crédits impayés à se rendre à la SNPSF pour régulariser leur situation avant la fermeture éventuelle de leur compte. La BPC prévoit également d’améliorer ses infrastructures en installant des guichets automatiques bancaires (GAB), permettant aux clients d’effectuer des retraits, des dépôts et d’encaisser des chèques. « Il nous faut encore un peu de temps pour finaliser l’implémentation du système et travailler de manière plus efficace », a-t-elle précisé.

Mohamed Anfane a tenu à rassurer les clients qui pourraient constater des variations sur leurs comptes ou salaires : « Ne paniquez pas si vous voyez que votre salaire a été réduit ou d’autres ajustements. Contactez le service concerné pour obtenir plus d’informations. » Cependant, certains clients ont commencé à exprimer leur mécontentement face aux délais rallongés dans le traitement des transactions. Alors qu’un chèque était autrefois encaissé en trois jours, il faut désormais jusqu’à dix jours pour finaliser l’opération. Certains se plaignent également de ne pas pouvoir percevoir leurs salaires à temps, un problème qui, selon eux, complique leur gestion quotidienne et met à l’épreuve la transition annoncée vers une banque plus efficace et moderne. Les clients espèrent que les réformes promises seront rapidement mises en place.

Mohamed Ali Nasra 

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