La Gazette

des Comores

Le taux de croissance chute à 2,1% en 2019 à cause de Kenneth

Le taux de croissance chute à 2,1% en 2019 à cause de Kenneth © : HZK-LGDC

C’est la Banque centrale qui l’affirme. Le pays a perdu 1,7% de points sur le taux de croissance en 2019, par rapport à l’année précédente où les statistiques avaient affiché 3,8%. La faute incombe au cyclone Kenneth, à en croire la BCC.


La situation économique du pays et les perspectives pour l’année 2020, le secteur bancaire et l’actualité de la zone Franc étaient au cœur de la conférence animée hier lundi par le gouverneur de la Banque Centrale des Comores et son équipe. Aux Comores, l’activité économique a été marquée par une décélération du rythme de croissance du PIB en 2019. En effet, le taux de croissance devait s’établir à 2,1% en 2019 contre 3,8% en 2018, suite notamment à l’impact du cyclone Kenneth qui a durement happé le pays en avril 2019 mais aussi de la baisse des produits agricoles.

Le gouverneur de la BCC a montré que l’inflation serait en hausse pour s’établir à 3,6% contre 1,7% en 2018. Pour les finances publiques, une contraction des recettes intérieures de 16,7% a été constatée et un repli des dépenses intérieures de 2%. Sur les échanges extérieurs, il y a eu une hausse des exportations à hauteur de 18,2% et une légère contraction des importations de (-0,6). En 2019, il y a eu aussi une hausse de la masse monétaire (+5,9%), en liaison avec l’augmentation des avoirs extérieurs nets (+2,1%) et la progression du crédit intérieur (+10,6%).

Au niveau du secteur bancaire, l’activité se consolide d’année en année et affiche un total bilan de 143 milliards FC en 2019 contre 134 milliards FC en 2018, soit une hausse de 7%. L’encours de crédit a augmenté de 5 milliards par rapport à 2018 tandis que l’encours des dépôts a augmenté de 6,7%. En termes de rentabilité, le secteur affiche 1 milliard FC de résultat contre 200 millions FC un an auparavant, traduisant ainsi les efforts d’assainissement du secteur. « Aujourd’hui, le secteur bancaire reprend son souffle après des années de doutes », s’enthousiasme Younoussa Imani, le gouverneur de la BCC.

Sur le même sujet, le gouverneur de la BCC s’est exprimé sur les repreneurs des banques. Effectivement, une délégation du groupe Sipromad &Thomson à la tête de laquelle, se trouve le PDG Ylias Akbaraly était à Moroni la semaine dernière sur invitation du président de la République. Et le premier projet qui tient à cœur n’est autre que l’achat des parts de la BNP Paribas pour reprendre la Banque de l’Industrie et du Commerce (BIC Comores).

« Les repreneurs des banques viennent avec des plans d’affaires. De notre côté, nous nous basons sur les critères d’établissement pour donner l’agrément. Et s’il répond aux critères demandés et qu’il a en même temps négocié avec BNP Paribas, il aura son agrément », explique-t-il, avant d’ajouter que « les repreneurs des banques ont des engagements à tenir et s’ils ne le font pas, la BCC joue son rôle et met la pression pour que ses engagements soient respectés ».

En dépit des efforts de provisionnement demandés aux établissements de crédit, le niveau des créances douteuses demeure problématique. La BCC, consciente que le développement du secteur nécessite la création d’un environnement de risque de crédit maîtrisé, a engagé un travail de médiation et coordination, sous l’impulsion du ministre des finances pour accélérer l’exécution de certains dossiers pendants en justice. « Actuellement on y travaille pour avoir au moins une partie de ces créances douteuses. Nous espérons d’ici au mois de juin avoir une solution », indique-t-il.

Parallèlement, la BCC s’est fixée d’autres priorités, comme la relance des crédits à l’économie, en rassurant les établissements de crédit et en facilitant l’accès du secteur privé au système bancaire, la réflexion sur la mise en place de mécanismes de garantie, pour faciliter l’accès au crédit, l’amélioration du climat des affaires avec le soutien de la SFI, l’adoption d’une réglementation de la finance islamique aux Comores, la réflexion sur la mise en place de mesures de bonification des taux sur des secteurs prioritaires (Agriculture, Tourisme, Pêche, Jeunes promoteurs…etc), la modernisation du Système National de Paiement, la réflexion pour la création d’un marché financier intérieur (Bons de trésor) et une bonne pratique de LCB/FT (lutte contre la Blanchiment ‘Argent et le Financement du Terrorisme).

En termes de perspectives, la BCC relève que les prévisions économiques pour 2020 sont favorablement orientées avec un rebond de la croissance du PIB (4,3%) et qui devrait rester élevée à moyen et long terme grâce aux travaux de reconstruction post-cyclone et l’appui des partenaires au développement aux secteurs affectés par Kenneth à l’accroissement des investissements publics aux mesures budgétaires de relance (dépense publique, fiscalité, soutien à l’investissement…), et la mobilisation des engagements pris lors de la Conférence des Partenaires de Paris en décembre 2019.

MY

 

 

 


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