Il n’est pas rare de voir au bord de la route, face au trottoir, juste après la pluie, un petit caillou placé devant un nid de poule. Son objectif est d’empêcher que la roue d’une voiture ne tombe dans le trou et ne fasse éclabousser l’eau, qui la plupart du temps mouille un passant ou rentre par la porte d’un magasin situé à côté.
Cette façon de faire, correspond à nos comportements, dans notre manière de résoudre un problème. Nous préférons le plus souvent, le contourner, que d’y faire face et de trouver une solution durable, selon l’expression consacrée. Combien de fois, nous trouvons des piliers qui retiennent une maison en train de s’effondrer alors que des personnes habitent dedans. On peut citer des exemples, qui vont dans le même sens, à savoir que nous préférons retarder la recherche de solutions, nous contentant le plus souvent de palliatifs. Ce que nos lointains cousins gaulois appellent un cautère sur une jambe de bois.
En clair, nous devons prendre conscience du temps que nous perdons, en recherchant des solutions de facilité, qui à la longue nous apportent plus de problèmes que nous en avions au départ. Nous sommes surtout connus pour être le pays des urgences car cela nous permet, le plus souvent, de n’avoir pas à rendre des comptes, du moment où il fallait parer au plus pressé. Il est un fait que sous les cocotiers, nous avons toujours excellé dans l’art de multiplier les problèmes, de raser les murs, de fuir les difficultés, de parler pour ne rien dire, de faire semblant d’ignorer les réalités, bref nous sommes passés maîtres des futilités, pour ne pas dire les champions de l’inconsistance dans les questions liées à la bonne gouvernance.
Combien d’entre nous se sont donné la peine de regarder nos îles sur une carte du monde? Quatre points perdus dans l’immensité de l’Océan. Avec à l’intérieur des hommes et des femmes qui font et refont le monde au gré de leurs désirs assoiffés d’accaparer une parcelle de pouvoir en tirant quelques ficelles, tapis dans l’ombre. Le nombrilisme étant l’apanage de notre microcosme, nous sommes, peut-être, condamnés à errer dans les méandres de la politique politicienne pour un bout de temps. A moins que nous ne nous donnions les moyens d’œuvrer dans le cadre d’une politique qui prenne en compte les atouts qui sont dans le pays. Notre pays passe son temps à élaborer des programmes et des projets mais s’est toujours refusé à se donner les moyens de les mettre en œuvre.
Personne ne s’est aventuré à faire par exemple une petite évaluation du travail accompli dans les départements et services des îles. Ainsi il arrive souvent que les agents ne se connaissent pas entre eux, faute bien sûr, de n’avoir jamais eu rien à faire ensemble. Il serait sans doute abusif de condamner quiconque dans une situation où chacun a le regard tourné sur ses propres intérêts au détriment de l’intérêt collectif. C’est suivant cette logique que l’ensemble des acteurs contribue finalement à discréditer l’idée que l’on puisse œuvrer dans le contexte actuel pour l’intérêt du plus grand nombre.
Mmagaza
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