La Gazette

des Comores

Conférence à Bakou : La question de Mayotte au cœur de débats

Conférence à Bakou :  La question de Mayotte au cœur de débats © : HZK-LGDC

Les enjeux de la présence coloniale française aux Comores, les intérêts géopolitiques et économiques de la politique coloniale de la France, la position de l'Union des Comores et des organisations internationales concernant l'île de Mayotte, sont entre autre les grandes lignes de la conférence internationale, sur « l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France » à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan.


Pendant deux jours, du 02 au 03 septembre, « la question de l’occupation illégale de l’île  comorienne de Mayotte par la France », a fait l’objet d’une conférence à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. Cette conférence internationale a vu la présence des représentants de l’Union des Comores, qui militent contre l’occupation française et pour réintégrer Mayotte dans son giron naturel, ainsi que des personnalités sociales et politiques mahoraises, des diplomates, des représentants des milieux scientifiques, des dirigeants d'organisations non gouvernementales et des militants des droits de l'homme, tel que le Collectif de la 3e voie, le Comité Maoré, CDISCOM pour la diaspora, etc.

Hier mardi 03 septembre, l’accent a été mis sur l’histoire et les enjeux de la présence coloniale de la France à Mayotte, mais également sur  la question du droit international et la position des organisations internationales autour de cette question. Il s’agit d’un combat de longue haleine, bientôt 50 ans que l’ile comorienne de Mayotte est maintenue sous administration de la France, qui ne reconnait pas jusqu’à présent l’intégrité territoriale des Comores. Pour ces organisations de la société civile, une telle conférence offre un portail de solutions essentielles, mais surtout parler de cette question est fondamental vu ses conséquences sur la population de l’archipel.

Dans leur intervention, le Collectif de la 3e voie a exposé l’impact de cette occupation. « Il y a un discours qui est assez courant qui interpelle sur la pertinence de la lutte contre l’annexion de Mayotte par la France. Ce discours se résume en deux questions. Pourquoi on continue à revendiquer Mayotte alors que les Mahorais ont fait le choix de rester français ? La deuxième question, c’est pourquoi les défenseurs de l’indépendance ne s’occupent-ils pas d’abord des trois îles ayant accepté ? Lorsqu’on se penche sur la formulation de ces questions on voit à quel point elles sont incongrues », avance-t-il. Il revient sur les conséquences qui sont entre autre le déni du droit, le déni de l’histoire et le déni de la géographie.

« Comment peut-on construire un État qui est né dans la confusion, une confusion, qui est entretenue depuis, 50 ans, pour que deux générations de comorien, qui n’ont plus d’histoire commune. La disparition progressive de cette histoire commune, étant devenus des étrangers l’un pour l’autre, au point où le vivre ensemble n’a plus de sens, n’a plus de contenu. Voilà où l’occupant, nous a emmené en moins de 50 ans », s’attriste-t-il.

Les juristes ont abordé aussi la question du point de vue  du droit, tout comme pour revenir un peu dans l’histoire du referendum. « Le suffrage universel on le prend dans son ensemble.  Le droit interne français démontre cette fois-ci, que l’île de Mayotte n’est pas du tout intégré dans la République française, en tout cas dans les valeurs juridiques de la République française », souligne un juriste lors de cette conférence.

L’agence Apa nous apprend qu’à l'issue de l'événement, « une déclaration finale a été adoptée par les participants. Dans le même temps, un Mémorandum de coopération a été signé entre le Comité Maoré, sous domination coloniale française, et le Groupe d'Initiative de Bakou ». Notons qu’il s’agit de la 16e conférence similaire organisée en un année par ce qui apporte un soutien aux peuples aux prises avec le colonialisme dans le cadre du droit international.

Andjouza Abouheir

           

 

 

 

 

 


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