La Gazette

des Comores

Justice : « Remanier la politique pénale face aux crimes actuels »

Justice : « Remanier la politique pénale face aux crimes actuels » © : HZK-LGDC

L’ancien ministre de la justice, Me Fahmi Saïd Ibrahim, donne sa perception sur les crimes incessants et les mesures à prendre pour remédier à ces actes ignobles. Selon lui, deux facteurs considérables sont à la base de cette délinquance à savoir les facteurs liés à des cultures externes et les facteurs économiques.


Dans une déclaration publiée en date du 14 octobre, l’ancien ministre de la justice Me Fahmi Saïd Ibrahim est revenu sur l’actualité du pays notamment sur les causes des actes criminels qui prennent du terrain au pays tout en proposant l’application de la peine de mort afin de minimiser les crimes. Pour y faire face, il sollicite le gouvernement de procéder à un remaniement impliquant une initiation d’une politique pénale évolutive, qui s’adapte aux exigences actuelles. « La situation actuelle n’est pas du tout comparable à celle qui se passait il y’a de cela 100 ans. Donc, le ministre de la justice devrait s’adapter aux impératives actuelles pour apporter des mesures face aux actes difficiles qui se passent afin de sécuriser la population », souligne-t-il, avant d’ajouter : « De nos jours des meurtres sont commis dans les ruelles, des voitures sont cassées dans le seul but de ravir».

Selon lui, deux causes expliquent ces agissements, à savoir une cause exogène et une importation de culture de violences. « Le premier est du domaine interne puisque l’économie du pays est en déficience. Pourtant, la croissance démographique est considérable. Cela pousse les habitants à s’accorder à la violence pour subvenir à leurs besoins. Le second, il revient d’un usage externe à notre culture, adopté par nos enfants qui étaient dans des pays étrangers, et qui ont ramené ces mauvais comportements aux Comores », précise l’ancien ministre de la justice.

Il n’a pas manqué l’occasion de pointer du doigt le ministre de la justice et celui de l’intérieur à cause de la non dénonciation de l’acte ignoble dont a été victime Naim Attoumani, tué vendredi 11 octobre. « Le ministre de la justice et celui de l’intérieur auraient pu se prononcer sur ce sujet et donner leurs visions. Une conférence de presse serait plus appropriée pour expliquer ce qu’ils souhaitent entamer face à ces situations difficiles », suggère-t-il.

Et de poursuivre: « Pour réduire ces actes criminels, deux dispositions doivent être mises en œuvre. Tout d’abord légiférer ou moderniser la loi qui régit la répression par rapport aux gens qui commettent des actes criminels. Pour l’exécution, « je suis contre la peine de mort mais par rapport à ce qui se passe de nos jours je suis partagé, je me demande si la sanction à donner à un tueur ne serait pas de le tuer à son tour. L’application de la peine de mort pourrait peut-être dissuader d’autres ». Me Fahmi interpelle la société:« Nous devons discuter entre la société civile, les professionnels de droit et politiques pour demander aux comoriens ce qu’ils pensent de l’application de la peine de mort parce que cela les concerne. La politique pénale à son tour doit refléter la vision du gouvernement », dit-il, avant d’ajouter : « tuer est un acte difficile donc, on doit se battre pour protéger notre population ».

Mohamed Ali Nasra

 


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