Alors qu’elle a avait demandé d’être reçue en audience à Beit-Salam pour transmettre un « message » du chef de l’État malgache à Azali Assoumani, la ministre malgache des affaires étrangères ne viendra pas finalement. Et pour cause, sa demande a été rejetée par la partie comorienne.
Moroni ferme-t-il la porte aux négociations avec les Malgaches pour récupérer les 50 kilogrammes de lingots d’or ? Alors qu’elle envisageait de se rendre à Moroni hier jeudi pour « transmettre un message » du président Andry Rajoelina à Azali Assoumani, Rasata Rafaravavitafika, la ministre des affaires étrangères de Madagascar, devrait prendre son mal en patience. Selon une source diplomatique, Moroni a bien pris soin de lui notifier la décision de Beit-Salam de ne pas pouvoir la recevoir « pour des raisons liées à l’agenda du chef de l’État » selon une source proche de la présidence. « La raison officiellement évoquée ça reste un langage diplomatique. Mais la réalité est qu’Azali a très mal pris la décision unilatérale et brutale des autorités malgaches de fermer leur frontière maritime avec les Comores [sous le prétexte du choléra] », nous confie notre interlocuteur.
Le 16 octobre dernier les passagers d’un bateau battant pavillon comorien ont été empêchés de débarquer au port de Majunga pour cause du choléra. Une décision que « déplore » le gouvernement comorien qui dénonce par la même occasion « un prétexte injustifié ». « Le gouvernement comorien s'interroge, à juste titre, sur le bien-fondé d'une telle décision, l'OMS n'ayant à ce jour déclenché aucune alerte pouvant justifier des mesures aussi drastiques et restrictives. Il appelle, enfin, les autorités de Madagascar à reconsidérer sa position et à donner une chance au dialogue pour mettre fin à ce regrettable malentendu », poursuit le communiqué du ministère des affaires étrangères.
En toile de fond de ces tensions entre Moroni et Antananarivo, une histoire de lingots d’or. En décembre 2021, la gendarmerie des Comores a procédé à une importante saisie de 50 kilogrammes de lingots d’or en provenance de Madagascar. Le métal jaune, depuis gardé à la Banque centrale des Comores, est réclamé par les autorités malgaches. Après la tentative de négociation à l’amiable avortée le 26 mai, en marge de l’investiture d’Azali Assoumani, Andry Rajoelina a voulu envoyer sa ministre des affaires étrangères en médiation pour le même objectif : la récupération des lingots d’or que les négociateurs malgaches disent appartenir au beau-père du président malgache.
TM
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