Depuis le 3 février, plusieurs cas suspects de syndrome dengue-like ont été signalés à Anjouan. À ce jour, 100 cas ont été confirmés, dont 53 grâce à un test rapide d'orientation diagnostique.
La dengue est un syndrome fébrile caractérisé par une hyperthermie soudaine, accompagnée ou non de frissons, de céphalées, de douleurs articulaires et/ou musculaires, ainsi que de nausées et de vomissements. La maladie se transmet d’homme à homme par l’intermédiaire des moustiques. Depuis le 3 février, 100 cas ont été signalés à Anjouan, notamment dans le district sanitaire de Mutsamudu.
Dans un entretien accordé à La Gazette des Comores, le docteur Ben Aboubacar Faouzouz, médecin épidémiologiste et responsable de la surveillance épidémiologique en Union des Comores, a souligné l'importance de la lutte contre les moustiques face à cette situation. « Le moustique Aedes, vecteur du chikungunya et de la dengue, pond et se multiplie principalement autour des habitations, dans tous les points d’eau stagnante. Il est donc essentiel de se protéger contre les piqûres de moustiques, de consulter un médecin en cas d’apparition d’une fièvre brutale et d’éviter l’automédication sans avis médical », recommande-t-il.
Il appelle la population à identifier et à éliminer régulièrement les gîtes larvaires autour des habitations, estimant que c'est la méthode la plus efficace pour freiner la prolifération des moustiques et limiter la transmission de la maladie.
Concernant le traitement, il précise que l’épidémie peut être prise en charge avec du paracétamol. « La dengue est symptomatique : la douleur et la fièvre peuvent être traitées par du paracétamol dans une structure sanitaire proche du patient. Cependant, une consommation excessive peut altérer la fonction hépatique, déjà fragilisée par la maladie elle-même. En aucun cas, l’aspirine, l’ibuprofène ou d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne doivent être prescrits, car ils favorisent la forme hémorragique de la dengue », avertit-il.
Rappelons que, sous l’effet du réchauffement climatique, les maladies émergentes telles que la fièvre de la vallée du Rift et la dengue refont surface. Cette infection provoque un syndrome grippal qui peut, dans certains cas, évoluer vers des complications potentiellement mortelles appelées dengue sévère. La maladie est souvent accompagnée de douleurs musculaires et articulaires, de frissons, de céphalées et parfois de vertiges.
L’épidémiologiste recommande à toute personne présentant des symptômes de se rendre dans un centre hospitalier. « Le diagnostic montre que cette maladie présente un risque élevé », alerte-t-il.
Enfin, il appelle les parents à sensibiliser et mobiliser leurs familles autour des mesures de prévention, notamment l’utilisation de moustiquaires et le port de vêtements à manches longues, afin de réduire l’exposition aux piqûres de moustiques.
MY
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