La Gazette

Arrivée à Anjouan avec une délégation du bureau pays de l’OMS, la représentante de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Nkurunziza Triphonie, a rencontré ce lundi 14 avril, pour la première fois, le nouveau gouverneur de l'île, Dr Zaidou Youssouf. Cette rencontre est importante pour la coopération entre l'OMS et les autorités locales en vue du développement du système de santé de l'île.

Lors de leur tête-à-tête, la représentante de l'OMS a salué le leadership du gouverneur, considéré
comme un atout précieux pour le développement du système de santé d'Anjouan. Elle a
également apprécié son engagement dans la coordination et la facilitation de la réponse à
l'épidémie de choléra, ainsi que dans la gestion de la crise post-cyclonique de Chido survenue en
décembre dernier, qui a causé des dégâts considérables sur l’île. « Au nom des Anjouanaises et
des Anjouanais, je suis heureux d’accueillir la représentante résidente de l’autorité directrice de
la santé dans le monde, l’OMS. Je suis persuadé que nous allons renforcer notre collaboration
pour relever les défis sanitaires de l’île », a déclaré Dr Zaidou Youssouf.
La délégation de l’OMS et la direction régionale de la santé ont tenu une réunion technique
présidée par le gouverneur. Durant deux heures, les échanges ont porté sur la situation
épidémiologique des maladies prioritaires et les défis de la santé aux Comores, avec un accent
sur les indicateurs clés d’Anjouan, présentés par l’épidémiologiste de l’OMS, Dr Sainda
Mohamed, chargée de la préparation et de la réponse aux urgences et catastrophes. Interrogée par
la presse, Dr Nkurunziza a précisé que parmi les points saillants abordés lors de cette rencontre
figuraient les causes de morbidité et de mortalité néonatale, le renforcement de la coordination
des partenaires de la santé, la mutualisation des efforts ainsi que l’intégration entre les
programmes, sans oublier l’implication de la société civile dans la promotion de la santé.
Les défis auxquels la santé et la sécurité sanitaire mondiale sont confrontées, notamment en
raison du retrait annoncé des États-Unis de l'OMS, ont été abordés lors de cette réunion. Il a été
rappelé que le mandat de l'OMS est avant tout celui d'un partenaire technique et non d'un bailleur
de fonds : l’OMS est le premier conseiller du pays en matière de santé. De ce fait, Les pays
membres ont accepté d'augmenter de 20% leur cotisation afin que l'OMS puisse disposer de
fonds réguliers et prévisibles, devenant ainsi plus efficace pour soutenir les pays vers la
couverture sanitaire universelle (CSU) et la sécurité sanitaire nationale et mondiale. Dr
Nkurunziza Triphonie a encouragé toutes les parties prenantes à explorer des mécanismes de
financement domestique et à diversifier les sources de financement pour renforcer la résilience.
Elle a rappelé qu’à travers la politique nationale de développement sanitaire (PNDS 2024-2030)
et la stratégie de coopération pays (SCP 2024-2028), l'OMS et les autorités nationales se dirigent
vers des Soins de Santé Primaires (SSP) pour améliorer la CSU. « La constitution comorienne et
la loi portant code de la santé donnent un pouvoir d’action aux gouverneurs sur les services de
santé de base ». Ainsi, l'implication du gouverneur dans la redynamisation des SSP est cruciale
pour la prévention et la réponse aux maladies au niveau de l'île, y compris au niveau
communautaire.
Dans sa présentation, Dr Nassuri Ahamada a démontré que les efforts conjoints pourraient, par
exemple, se concentrer sur la réduction de l'incidence des maladies tropicales négligées (MTN),

notamment l’élimination de la lèpre, la lutte contre les maladies non transmissibles, devenue la
première cause de mortalité dans la plupart des pays, y compris aux Comores, et la lutte contre le
marché illicite des médicaments. « Un renforcement de la coordination entre les services
compétents est nécessaire pour contrôler ce marché à Anjouan et dans tout le pays », a plaidé Dr
Nkurunziza.
Cette visite a permis à la représentante de l’OMS de réitérer l’engagement de l’autorité directrice
de la santé dans le monde à continuer à soutenir les efforts de l’île, et du pays dans son ensemble,
pour une meilleure santé de la population. Dans le cadre de cette même mission, des visites dans
les structures de santé et de rencontres avec les organisations de la société civile qui œuvrent
pour la santé seront aux programmes.
Andjouza Abouheir

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