Alors que le pays avait connu une recrudescence des cas de choléra en septembre dernier, aucune nouvelle information liée à la maladie n’a été communiquée par les autorités sanitaires depuis mi-octobre. Peut-on donc parler de la fin d'une longue épidémie qui a, au total, causé la mort de 152 personnes ?
Le 19 janvier dernier, un cas de choléra a été détecté à Mayotte, entraînant la mise en place rapide d’un plan d’action pour limiter les risques de propagation de la maladie sur l’île, déjà fragilisée par le passage du cyclone Chido. Dans les trois autres îles de l’archipel, c’est silence radio. Le dernier communiqué relatif à l’épidémie, datant de mi-octobre, faisait état de 10 549 cas confirmés et de 152 décès enregistrés. Des campagnes de vaccination ont été menées, mais des disparités régionales ont été observées, notamment à Ngazidja où une résurgence des cas avait été signalée en septembre. Depuis, aucune communication officielle n’a été rendue publique sur l’évolution de la situation épidémiologique.
Cependant, certaines sources affirment que la maladie est toujours présente. Il est donc crucial que les autorités sanitaires fournissent des informations actualisées afin de mieux appréhender l'évolution de l'épidémie et de mettre en place les actions nécessaires pour éviter une nouvelle flambée, notamment en cette période de festivités et de pénurie d’eau. Le choléra est-il toujours présent dans le pays ? Actuellement, il est difficile d’obtenir des réponses claires, car aucune information n’a été communiquée. Il convient de noter que la presse rencontre des difficultés pour obtenir des données quotidiennes sur la maladie, et que les informations sont généralement diffusées lors de points de presse.
Rappelons que le 2 février 2024 le ministère de la santé avait signalé les premiers cas de choléra dans le pays, qui se sont rapidement propagés en moins d'une semaine. Lors d’une conférence de presse le 3 février, le directeur général de la santé avait affirmé que le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers mobilisaient tous les moyens nécessaires pour mettre en place une réponse efficace. Les autorités avaient aussi précisé que les Comores n’étaient pas étrangères au choléra et qu'il était possible de l'éliminer facilement.
Cependant, malgré l’aide fournie par les différents partenaires, un incident est survenu : une patiente échappée du centre de traitement de Samba a réussi à rejoindre son île d’origine, Anjouan, où elle a transmis la maladie à ses proches. Le vibrion s’est alors propagé dans toute l’île, avec les conséquences que nous connaissons. Des efforts supplémentaires ont été déployés à Anjouan, où des centaines de cas étaient signalés chaque jour. Peut-on conclure que la maladie a été éradiquée ? En tout cas, à l'heure où nous bouclions ces quelques lignes, nous n’avons pas pu joindre le directeur général de la santé.
Andjouza Abouheir
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