Hadidja Athoumani, incarne la fierté de l’agriculture comorienne, celle qui nourrit et façonne les générations futures. Tout comme beaucoup de femmes, elle a appris à faire face en pratiquant une agriculture durable en harmonie avec la nature et en contribuant positivement à la vie de sa communauté.
La journée de la femme rurale est l’occasion de parler de celles qui se battent jour et nuit pour la production alimentaire, de ces gardiennes de l’environnement et de la biodiversité. C’est le cas de Hadidja Athoumani, la soixantaine. À Diboini, à Ngazidja, elle est bien plus qu’une agricultrice. Elle incarne l’esprit de la femme rurale, celle qui puise la force et la résilience dans les champs, cultivant depuis toujours pour nourrir sa famille et contribuer au développement de sa communauté. Mère de six enfants, Hadidja est une figure inspirante, reliant les générations à travers les pratiques agricoles qu’elle a apprises de ses parents. « Je suis agricultrice et je cultive du manioc et des patates douces, » confie-t-elle avec une fierté. Mais cette année, elle est sortie de sa zone de confort, elle s’est lancée dans la culture du gingembre. « J’ai décidé de tester cette nouvelle culture. Ce gingembre que vous voyez, c’est mon défi pour l’année », dit-elle.
Ce pari agricole a été rendu possible grâce à l’appui du centre rural de développement économique (CRDE), du PNUD et de l’USAID, qui, depuis trois à quatre ans, travaillent avec des cultivateurs comme Hadidja pour diversifier les cultures et améliorer la sécurité alimentaire aux Comores. « Au début, certains doutaient de projet de culture du gingembre pour les Comoriens, » se souvient Hadidja. « Aujourd’hui, c’est une réalité. » Avec les 107 kilos de semences de gingembre fournis par le CRDE, elle espère atteindre une récolte de 700 kilos cette année.
Hadidja partage sa gratitude pour cette initiative, espérant que le succès de ses récoltes améliorera les conditions de vie de sa famille. « Avec l’argent de cette récolte, je pourrai payer les frais scolaires de mes enfants, acheter à manger, et même participer aux travaux de notre ville, » explique-t-elle. Pour elle, l’agriculture est bien plus qu’une simple activité, c’est aussi un moyen de transmission et de progrès, un mode de vie qu’elle entend passer à ses enfants. « Dès leur sortie de l’école, je les emmène aux champs avec moi pour qu’ils apprennent à travailler, » dit-elle.
Cette expérience partagée, démontre l’impact de la collaboration pour l’agriculture locale. « J’implore Dieu pour que les partenaires continuent à nous soutenir et qu’on puisse poursuivre cette route ensemble, » ajoute-t-elle, regardant avec espoir l’avenir. Hadidja est prête à relever tous les défis, et à chaque saison, elle nourrit non seulement sa terre, mais aussi les racines profondes de son pays.
Andjouza Abouheir
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