Le gouvernement a tenu une conférence de presse ce jeudi 27 février à la présidence pour détailler les mesures mises en place afin de lutter contre la vie chère à l’approche du ramadan. Parmi elles, une amélioration de la couverture énergétique, un soutien aux commerçants et une stabilisation des prix des produits de première nécessité, etc.
Présidée par le secrétaire général du gouvernement (SGG), Nour El-Fath Azali, en présence des ministres de l’Énergie et des Finances ainsi que des représentants du secteur privé, la conférence a mis en avant les efforts déployés pour assurer un mois de jeûne plus serein aux Comoriens. « Nous commencerons le ramadan samedi ou dimanche, et comme à son habitude, le président nous demande de tout faire pour faciliter la vie à la population », a déclaré le SGG, Nour El-Fath Azali. Il a précisé que des concertations ont eu lieu avec les ministères de l’Énergie, des Finances, la chambre de commerce et les acteurs du transport pour garantir la stabilité des prix des produits de première nécessité.
Le ministre de l’Énergie, Aboubacar Said Anli, a rassuré la population sur l’amélioration de la fourniture d’électricité. « Nous avons acquis 10 groupes électrogènes, dont 7 déployés à Ngazidja. Cinq sont déjà en service et les autres seront opérationnels dès demain, atteignant ainsi une couverture de 95% », a-t-il annoncé. À Ndzuani, deux groupes électrogènes sont en activité et assureront également 95% de couverture, tandis qu’à Mwali, un groupe supplémentaire sera bientôt mis en service pour atteindre 100%. « Nous espérons que, de jour comme de nuit, l’électricité sera disponible pour tous », a-t-il ajouté.
Le ministre a également annoncé l’arrivée, le 3 mars, d’un bateau chargé de carburant pour assurer l’approvisionnement durant tout le mois de ramadan. « La question du carburant devrait être réglée d’ici demain pour stabiliser la situation », a-t-il précisé. De son côté, le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a dévoilé un plan d’accompagnement pour les opérateurs économiques. « Le président souhaite faciliter la vie des Comoriens. C’est pourquoi, dès ce mois de ramadan, nous espérons voir des changements concrets », a-t-il déclaré. Dans ce cadre, un fonds de 6 milliards de francs a été mis à disposition des commerçants en règle, via un accord signé avec les banques. « Dès aujourd’hui, les bénéficiaires peuvent se présenter avec leurs documents pour accéder à cette aide », a précisé le ministre.
Afin de réduire le coût des produits alimentaires importés, le gouvernement a procédé à une baisse des taxes douanières. Des inspections seront menées sur le terrain pour s’assurer du respect des prix fixés. Le président de l’Union des chambres de commerce, Ahmed Chamsoudine, a souligné que les prix des denrées alimentaires ont été établis après concertation avec les autorités. « L’an dernier, nous avons rencontré des difficultés d’approvisionnement, mais cette année, après inspection, nous sommes rassurés . il n’y aura pas de pénurie, que ce soit pour les produits importés ou locaux », a-t-il affirmé.
Par exemple, la franchise de stationnement des conteneurs a été prolongée à 15 jours, au lieu de 8 jours, afin de réduire les frais additionnels pour les importateurs. Les tarifs de manutention de bord ont été réduits de 25%, contribuant à diminuer les coûts d'importation. Une réduction de 50% des coûts de manutention conventionnelle a été mise en place spécifiquement pour les denrées alimentaires, facilitant un accès plus abordable à ces produits essentiels. Selon toujours le gouvernement, un abattement de 50% des taxes douanières sur les produits de première nécessité a été accordé pour rendre ces articles plus accessibles. Les droits relatifs au scanner pour ces mêmes produits ont été supprimés ainsi que la suspension temporaire des opérations de contrôle fiscal et de fermeture des magasins a été mise en place. De plus, le délai légal de déclaration des impôts a été reporté jusqu’au 31 mai 2025.
Le directeur de cabinet du président, Youssoufa Mohamed Ali, a salué les efforts déployés pour alléger la charge financière des ménages. Il a également assuré que les salaires des fonctionnaires seraient versés dans les délais pour leur permettre de mieux faire face aux dépenses du ramadan. De plus, certains prix ont été fixés pour permettre aux ménages d’accéder aux produits essentiels notamment le poisson sera vendu à 1 500 francs le kilo, le poulet à 750 francs et la banane et le taro au même prix.
Quant à l’impact attendu de cette batterie de mesures du gouvernement, un opérateur économique de la place se dit très « sceptique » car de telles mesures pour être efficaces « devraient être prises 3 ou 4 mois avant le ramadan, puisque tous les produits importés actuellement en vente dans nos magasins ont déjà été dédouanés et taxés bien avant ces nouvelles mesures ». Il faudra alors attendre les prochains arrivages pour espérer une réelle répercussion sur les prix des produits, sinon par quel tour de magie l’Etat peut-il convaincre à la fois les consommateurs et les commerçants ?
Mohamed Ali Nasra
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