La Gazette

des Comores

Affaire Bachar : Une condamnation lourde pour diffamation

Affaire Bachar :  Une condamnation lourde pour diffamation © : HZK-LGDC

Le tribunal correctionnel de Moroni a rendu son verdict ce jeudi 2 octobre dans l’affaire opposant Ibrahim Mpingo, alias Bachar, à la commissaire au Plan, Najda Saïd Abdallah. Reconnu non coupable d’extorsion de fonds, il a néanmoins été condamné à cinq ans de prison ferme et une amende d’un million de francs comoriens pour diffamation. Une sanction particulièrement lourde, qui marque les esprits. Son coaccusé, Ahamada M’madi Boléro, a pour sa part, écopé de sept mois de prison avec sursis.


L’affaire avait éclaté à la fin du mois de mai, lorsque l’avocat de la commissaire, Me Idriss Mzé Mogne, avait dénoncé une “campagne de dénigrement organisée sur les réseaux sociaux” visant sa cliente. Injures, diffamation, harcèlement moral : les accusations avaient alors déclenché une vive polémique et attiré l’attention sur les dérives du numériques. “Trop, c’est trop”, avait lancé l’avocat, soulignant que ces attaques ne concernaient pas seulement la commissaire au Plan, mais aussi d’autres personnalités publiques.

Reportée au 5 juin, l’audience avait fortement mobilisé l’opinion. Au-delà du cas personnel de Najda Saïd Abdallah, le procès soulevait une question de fond : comment encadrer les discours en ligne dans un pays où les réseaux sociaux prennent une place croissante dans la vie publique ? Le verdict est tombé comme un couperet. “Mon client est blanchi de l’extorsion, mais condamné à cinq ans ferme pour diffamation. Nous allons faire appel, car certains points essentiels n’ont pas été pris en compte”, a réagi l’avocat de Bachar, Me Djamaldine Bacar.

Ce jugement, l’un des plus sévères prononcés aux Comores en matière de diffamation, pourrait faire jurisprudence. Pour de nombreux observateurs, il traduit la volonté de la justice de mettre un frein à l’impunité des auteurs de propos diffamatoires tenus en ligne. Reste désormais à savoir si la cour d’appel confirmera ou allégera la peine. Une chose est sûre : l’affaire Bachar n’a pas encore livré son dernier épisode.

Mohamed Ali Nasra

 


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