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des Comores

Anjouan : Nouveaux horaires de travail : réforme utile ou faux débat ?

Anjouan :  Nouveaux horaires de travail : réforme utile ou faux débat ? © : HZK-LGDC

Depuis le 30 septembre, les administrations publiques d’Anjouan fonctionnent désormais de 8h00 à 17h00, avec une pause méridienne. Pour le gouvernement, il s’agit d’une réforme “nécessaire et adaptée au monde moderne”. Mais sur le terrain, les réactions oscillent entre approbation, scepticisme et mécontentement, laissant planer le doute sur l’impact réel de ce changement.


Réforme a été annoncée par arrêté puis validée lors d’une réunion entre le gouverneur, les responsables insulaires et le secrétaire général du gouvernement. Selon le compte rendu final, la mesure aurait été “applaudie à 100%” par les autorités présentes. Concrètement, les fonctionnaires doivent être présents de 8h00 à 17h00, avec une interruption en milieu de journée. Une disposition présentée comme un pas en avant, mais qui suscite des réserves. “C’est un vrai-faux problème. Les gens respecteront les horaires par crainte de sanctions, pas par conviction”, commente un agent de l’AGID.

Certains accueillent toutefois la réforme avec bienveillance. “Ces horaires me conviennent, j’aime respecter la loi”, affirme Abtoihir Ali Adda, du service comptabilité de la SCP. Mais d’autres pointent des incohérences. “La pause à midi complique le quotidien. Une journée continue jusqu’à 15h00 aurait été plus pratique, surtout pour le retour dans les villages en bus”, estime A. Chamou de la direction régionale de l’Environnement. Au sein de l’opinion, beaucoup regrettent l’absence de débat parlementaire sur la question. Abdallah Zakoumi, ancien doyen, rappelle que “ces horaires correspondent à huit heures de travail par jour, comme partout ailleurs. Avant, nous travaillions ainsi sans nous plaindre. Mais il faut tenir compte du coût de la vie actuelle.”

Pour les défenseurs du décret, l’objectif est clair : aligner l’administration comorienne sur les standards internationaux. “Lorsqu’un courrier est envoyé à l’étranger un samedi matin, il n’est traité que le lundi. Nous devons être en phase avec ce rythme mondial”, explique un proche du dossier. Si, pour l’instant, les bureaux visités appliquent les nouvelles consignes, beaucoup doutent de la pérennité du dispositif. Les critiques se multiplient dans les services de la douane, du Trésor ou des impôts, où l’on rappelle qu’à l’époque des années 1980, la majorité des fonctionnaires résidaient dans la même ville que leur lieu de travail, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Pour finir, la réforme soulève une question de fond : sans adaptation aux réalités locales – transport, coût de la vie, productivité – ces nouveaux horaires risquent-ils de rester un simple exercice de style ? L’avenir dira si la mesure s’imposera durablement… ou si elle restera un “vrai-faux problème”.

Younes

 


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