La Gazette

des Comores

Crise de l'eau à Mayotte L'île, en panne sèche des compétences

Crise de l'eau à Mayotte  L'île, en panne sèche des compétences © : HZK-LGDC

Mayotte a encore fait la une cette semaine dans toute la presse française, mais cette fois on ne parle pas d’opération Wuambushu, comme en mars dernier. Mayotte, île comorienne sous administration française, fait face à une grave crise de l'eau, la pire depuis un quart de siècle. En plus de la sécheresse, de la vétusté des installations hydrauliques, l'île est confrontée à une pénurie des compétences capables de faire bénéficier à l'île au lagon, les quelques 268 millions d'euros de subventions, mis à disposition depuis 10 ans par Bruxelles, révèle Le Canard enchaîné du mercredi 6 septembre dernier.


La sécheresse et la défaillance des hydroinstallations ne sont pas les seules causes de la crise aiguë qui frappe les habitants de Mayotte, l'île sera en panne sèche de personnel compétent pour faire profiter à l'île le robinet de Bruxelles. Selon Le Canard enchaîné du mercredi 6 septembre, Mayotte n'a jamais pu utiliser les 268 millions d'euros provenant de l'Union européenne, disponibles depuis 10 ans. L'île au lagon n'en a utilisé que 40%, dont à peine 1,7% destinés à l'eau, selon toujours ce journal satirique. La faute à qui ? « Les projets d'approvisionnement et d'assainissement de l'eau sont très techniques, et les compétences manquent cruellement à Mayotte », souligne un membre de la commission européenne, sous couvert d'anonymat.

 

La gestion des fonds européens restent entre les mains de la préfecture, c'est donc la faute de l'État, qui ne sait pas remplir les dossiers et les suivre, rapporte le canard dans un ton d'humour. Le  manque des bras et des compétences dans ce secteur ne date pas d'aujourd'hui. Déjà en 2019, la Cour des comptes française avait relevé les difficultés de l'administration de l'île de pouvoir faire avancer des projets. Les causes: l'impossibilité pour l'État français « de s'offrir du plafond d'emplois afin de recruter des agents en nombre suffisant pour mobiliser les crédits européens, à l'inadéquation des qualifications de certains agents en place ou à l'instabilité des équipes », rapporte le canard. Autres couacs observés, ce sont les « graves irrégularités et insuffisance » constatées par la Commission européenne après un audit en date de 2020, concernant la vérification des marchés publics. Ce qui avait amené la Commission à suspendre un temps les subventions.

 

Maoulida Mbaé

 


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