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des Comores

Journée internationale de la tolérance : Elhad Charif : « La tolérance ne se décrète pas, elle se construit »

Journée internationale de la tolérance :  Elhad Charif : « La tolérance ne se décrète pas, elle se construit » © : HZK-LGDC

Les Comores ont marqué de manière significative la Journée internationale de la tolérance le 16 novembre 2024. À l'initiative du Global Council for Tolerance & Peace (GCTP), une célébration s'est tenue à Voidjou, avec la participation active de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL).


Instituée par l'UNESCO en 1995, cette journée a servi de plateforme pour réaffirmer que la tolérance est fondamentalement « le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde », comme l'a rappelé Madame Sittou Raghadat Mohamed, Présidente de la CNDHL, dans son discours. Elle a insisté sur l'importance de la compassion et de l'ouverture d'esprit comme outils essentiels pour bâtir une société pacifique et inclusive. L’événement, qui s'est tenu à Voidjou dimanche dernier, a réuni un large éventail d'acteurs, incluant des personnalités religieuses, avec des représentants du vicariat apostolique du pays, et des universitaires. Le thème central de la table ronde était : « La tolérance, levier de cohésion sociale et de paix durable dans nos sociétés ». Les échanges ont permis d'analyser les défis contemporains et de définir des stratégies pour renforcer l'harmonie intercommunautaire.

 

Soulignant le rôle crucial des jeunes dans le développement national, la Présidente de la CNDHL a exhorté la jeunesse comorienne à s'engager activement dans la construction d'un avenir plein d'opportunités et d'espoir. La rencontre s'est conclue par un appel collectif au renforcement de la tolérance et de l'unité, saluant par ailleurs les progrès réalisés au cours des vingt dernières années en matière de stabilité politique. Selon El-Had Charif, Point focal du GCTP aux Comores, les défis à surmonter pour faire de la tolérance un moteur de cohésion sont multiples, le premier étant l'éducation. « La tolérance ne peut s’implanter durablement que si elle est transmise dès le plus jeune âge, dans les familles, à l’école et dans les espaces publics », affirme-t-il. Il a également insisté sur la nécessité de créer des espaces de dialogue pour dépasser les tensions sociales, politiques, et les clivages.

 

Interrogé sur les actions concrètes du GCTP, M. Charif a mentionné la récente table ronde, qui a réuni des représentants d'institutions, des acteurs associatifs et des leaders religieux. Ce type d'initiative, explique-t-il, vise à croiser les regardset à nourrir des pistes d'action adaptées au contexte local, contribuant ainsi à l'établissement d'une culture plus ouverte et respectueuse. Concernant l'impact de ces actions, le Point focal du GCTP a indiqué que l'évaluation se fait d'abord par le niveau d'implication des participants, notamment des jeunes et des responsables communautaires. Il a toutefois reconnu qu'il restait beaucoup à faire pour documenter les effets à long terme. Pour l'avenir, le GCTP envisage d'approfondir sa collaboration avec les milieux associatifs et éducatifs. M. Charif a conclu avec humilité et constance : « La tolérance ne se décrète pas, elle se construit pas à pas, avec humilité et constance. » Un message fort qui résonne avec l'appel de la CNDHL à l'unité pour bâtir une société comorienne plus respectueuse et harmonieuse.

 

Aticki Ahmed Ismael (stagiaire)

 

 

 


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