La Gazette

Ali Ibouroi a procédé, ce lundi, à la passation de service au ministère de l'énergie, de l'eau et des hydrocarbures. Au cours de cette passation, l'ancien ministre a rejeté toute embrouille avec le chef de l'État. Il a tenu à clarifier sur les questions du pétrole et du découpage électoral. Deux dossiers qui, semble-t-il étaient à l'origine de son éviction au gouvernement.

C'est au ministère de l'énergie, de l'eau et des hydrocarbures que s'est déroulée la passation de service entre le ministre sortant Ali Ibouroi et son successeur Moussa Ahmada alias Abi. « Deux frères de sang et de la même localité », dira ce dernier. Dès l'entame de son propos, le ministre sortant Ali Ibouroi, a tenu à gommer tout embrouille avec le président de la République qui d'après lui, a la liberté de nommer et révoquer qui il veut. Très modeste dans ses propos, il estime que beaucoup a été fait à ce ministère nouvellement créé mais que beaucoup reste à faire.

Le désormais ancien ministre d'apporter d'éclairage dans deux dossiers qui seraient, vraisemblablement, à l'origine de son éviction du gouvernement. D'abord le dossier du pétrole. L'ancien ministre indique qu’à son arrivée au ministère, il a retrouvé sur la table deux contrats du bureau géologique. Le contrat avec Wester Union et celui de Bahari ressource. D'après-lui, le premier a cessé ses activités. Redoutant les conséquences juridiques d'un contrat unilatéralement rompu, il n'a pas cédé aux appels de ses collaborateurs pour qu'il y mette fin. Quant au deuxième contrat, c'est celui de Bahari ressource dont les travaux de forage devraient débuter le 19 mars dernier. Mais à cause de plusieurs conjonctures et la Covid-19, ils n'ont pas su réunir toutes les conditions pouvant leur permettre de les entamer.

« La société m'a saisi par courrier qu'elle veut renouveler le contrat. J'ai présenté ce dernier au Conseil des ministres du 5 juin. Il a été remis aux juristes de la présidence lesquels peut-être ont vu que les choses évoluent bien, l'ont programmé pour l'assemblée avant qu'elle soit approuvée par conseil des ministres. Ce n'est pas un contrat conçu de mon propre chef, contrairement à ce qui s'est répandu », a-t-il souligné. En ce qui concerne la loi sur le découpage électoral, il assure qu'il n'a été au courant de rien et que la loi en question n'a pas été discutée en conseil des ministres. « La preuve, quand les notables de Domba ont rencontré le ministre de l'intérieur sur la question de la région de Domba, ce dernier les a renvoyés à Youssoufa Mohamed Belou qui, en réponse, s'est attribué la paternité de cette loi », a-t-il fait savoir.

Quant au nouveau patron des lieux, Moussa Ahmada, il remercie le président Azali Assoumani pour lui avoir confié ce ministère, dit-il, hautement stratégique et d'une importance cruciale pour un pays qui ambitionne et aspire à une émergence dans un avenir proche. « Je mesure à cet effet l'ampleur des défis à relever au niveau de ce département. Je mesure également la portée qui s'attache à ce choix », a-t-il soutenu. Le ministre tout juste promu de prendre l'engagement solennel de servir son pays et d'accompagner le président Azali Assoumani dans la réalisation des objets fixés à son  ministère. « Pour la réalisation et l'accomplissement de notre mission, j'aurais besoin de l'implication effective et de la collaboration de tous les personnels de ce département, toutes catégories confondues », a-t-il indiqué. « Nous allons travailler avec dévouement et détermination dans une dynamique inclusive. Nous mettrons toute notre énergie afin d'offrir à la population ce dont elle a besoin », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « Je suis profondément persuadé qu'ensemble par la conjonction de nos efforts, par la mutualisation de nos compétences, par la collaboration de toutes les composantes de ce département et avec l'expertise déjà disponible, nous pouvons réussir à conduire les missions qui nous sont assignés. Notamment la fourniture régulière de l'énergie, de l'eau et des hydrocarbures à la population comorienne ». Si seulement il pouvait joindre l’acte à la parole…

Maoulida Mbaé

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