La Gazette

des Comores

Madagascar : Liberté provisoire pour les deux Comoriens accusés de trafic d’enfants

Madagascar : Liberté provisoire pour les deux Comoriens accusés de trafic d’enfants © : HZK-LGDC

Après plus d’un an de détention à la prison d’Antanimora pour trafic d’enfants, les deux ressortissants comoriens impliqués dans cette affaire sensible ont finalement obtenu une liberté provisoire. Une décision qui intervient quelques semaines seulement après la chute du régime d’Andry Rajoelina.


Jusqu’à récemment, les autorités malgaches s’étaient montrées inflexibles malgré les démarches diplomatiques répétées des autorités Comores, le plaidoyer du ministère de la Justice et même la grâce présidentielle accordée par Azali Assoumani à une ressortissante malgache en signe de bonne volonté. La fermeté d’Antananarivo s’expliquait alors, selon certaines sources proches du dossier, par la symbolique politique d’un dossier mêlant trafic d’enfants, réseaux de faux papiers et soupçons de corruption au sein de la police des frontières.

L’affaire Fatima A. avait en effet cristallisé les tensions déjà vives entre les deux pays. Depuis la saisie par Moroni de 49,5 kilos de lingots d’or en provenance de Madagascar en 2022, la méfiance domine. Antananarivo a depuis lors fermé ses frontières aériennes, avant de suspendre les liaisons maritimes. Malgré la restitution du butin, l’apaisement ne s’est jamais véritablement rétabli.

Pour rappel, le 1er juillet 2023, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer aux Comores pour se remettre d’une opération chirurgicale au niveau de la colonne vertébrale, Fatima A., 46 ans, a été arrêtée à l’aéroport d’Ivato avec un enfant en bas âge. Il lui aurait été confié par un certain Dhoimir, un Malgacho-comorien défavorablement connu tant par la police malgache que par l’ambassade des Comores. Si Dhoimir a réussi à prendre la poudre d’escampette, Fatima est quant à elle arrêtée avec un autre compatriote, qui devait prendre le même vol. Le procès a eu lieu en avril 2024 et les mis en cause condamnés à 5 ans de prison ferme.

La liberté provisoire des deux compatriotes apparaît donc comme un geste politique, révélateur d’un changement de climat à Antananarivo. Reste à savoir si ce tournant judiciaire marquera le début d’un rapprochement diplomatique…

Nassuf Ben Amad

 


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