La disparition de Said Issilam dans la nuit du samedi au dimanche dernier, que tout le monde appelait affectueusement Muhafidh, du titre de gouverneur de Ngazidja acquis sous le régime du président Ali Soilihi, a marqué les esprits tant il avait su imprimer sa présence dans divers aspects de la vie tant au niveau de sa famille qu’au niveau de la nation.
Il est né le 18 décembre 1939 à Mohoro à Ngazidja et orphelin de mère tôt. Ayant vécu sous l’ombre de son oncle bienveillant Said Abdallah Mchangama, il a su rebondir par son cursus scolaire et une volonté toujours affirmée d’aller de l’avant surtout par un encadrement familial de cet oncle qui l’a pris sous son aile en l’insérant dans un milieu où il a su faire éclore sa personnalité, en traversant les étapes d’une éducation religieuse et scolaire du collège, en réussissant aux examens et sa formation au sein de la gendarmerie à Antananarivo et à la fin pour devenir gendarme du Cadre d’Outre-Mer.
Nous nous sommes rapprochés de l’ancien président de l’Assemblée nationale Mohamed Said Abdallah Mchangama, son proche parent, pour recueillir quelques éléments, pour éclairer la vie de ce grand homme. Il va de soi que la vie d’un tel personnage ne saurait se réduire à un article de presse mais il s’agit surtout d’apporter quelques éclairages sur les grandes étapes d’une vie entière, consacrée au service des siens et de la nation. Pour Mchangama, Said Issilam avait une capacité d’écoute exceptionnelle. La diversité des gens qui ont pris part à ses obsèques dimanche dernier l’a démontré et quelqu’un a parlé d’un enterrement que l’on peut qualifier d’affectueux. Pour lui, Ali Soilih ne s’était pas trompé en le nommant Muhafidh de l’île de Ngazidja, en ayant en vue ses qualités de rigueur et d’efficacité et cela s’est vérifié dans la mise en œuvre des chantiers qu’il avait initiés en particulier la mise en place des mudiriyas.
Dans un livre biographique sorti il n’y a pas très longtemps, il disait à la fin de l’épilogue du livre : « Aux crépuscules de ma vie, j’ai le sentiment d’avoir rempli les différentes responsabilités publiques que j’ai eu à exercer, avec beaucoup de dignités et de loyauté. Mon intime conviction est d’avoir été exigeant avec moi-même et honnête envers les autres. Si je devais décrire les principales valeurs auxquelles je me suis attaché tout au long de ma vie, je dirais : le goût de l’effort, la dignité et la loyauté. Qu’Allah fasse en sorte que ma descendance en fasse sienne. Amine ! Le parcours de Said Issilam illustre une fois de plus que des hommes et des femmes au parcours exceptionnels nous « quittent » mais on oublie le plus souvent de leur rendre les hommages qu’ils méritent, pour le temps, qu’ils ont consacré à notre pays. Said Issilam avait eu l’opportunité d’aller faire sa vie ailleurs comme beaucoup d’autres. Il a fait le choix de rester au pays malgré ceci, malgré cela.
Mmagaza
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