La Gazette

des Comores

Reportage au Marché Coco Palms d’Iconi / Le lieu connait un rush en cette fin du mois de ramadan

Reportage au Marché Coco Palms d’Iconi / Le lieu connait un rush en cette fin du mois de ramadan © : HZK-LGDC

En cette fin du mois de ramadan, le marché Coco Palms d’Iconi grouille de monde du matin au soir. Face à cette effluence exceptionnelle, difficile de croire que ce marché public est ouvert il y a à peine deux semaines dans la foulée de l’accrochage entre les vendeurs ambulants et la marie de Moroni. Plus de 2000 d’entre eux ont trouvé refuge à Coco Palms où en quelques jours, il s’est bâti une image, s’imposant comme destination de choix pour les courses de l’Aid El Fitr.


Il est 21h, ce vendredi 14 avril correspondant au 22ème jour du ramadan, le marché Coco Palms d’Iconi, cet immense hangar entouré de petits locaux en tôles ondulées brille de mille feux. A ces heures tardives, il est difficile de se frayer un chemin sur les nombreuses allées de ce marché populaire. Le lieu connait un rush indescriptible en cette fin du mois de ramadan où les gens viennent parfois en famille pour faire les courses de l’Aid El Fitre ou tout juste des simples visiteurs venus admirer l’ambiance de fête qui règne des jours comme des nuits.

A l’image de Said Ali qui a fait le déplacement depuis de Moroni Coulée pour justement venir voir si l’ambiance est la même que ce qu’il a l’habitude de voir à Moroni à la même période. « Pas mal mais comme ils viennent d’ouvrir, il faudra un peu de temps pour que la mayonnaise puisse prendre », glisse-t-il sous les cris des mégaphones crachant les sons « towa n’rege, towa n’rege ! »  

Deux jours après notre première visite nocturne, l’atmosphère de fête est loin d’être estompée même dans la journée. Aminata Ben Ali native d’Iconi qui tient une échoppe des boubous et des sandales à l’entrée du hangar réservé aux produits cosmétiques et à l’habillement est visiblement satisfaite de la reprise des activités du marché.

« Les choses se passent bien alhamdoullilah. J’ai tenu une boutique à Badjanani mais les choses ont changés là-bas et m’ont obligé à venir m’installer ici. Jusqu’alors tout va bien. Les gens affluent et font bien leurs achats », confie-t-elle. « Ici l’espace est aéré et on respire bien car il n’y a pas de chaleur. Nous espérons que les choses puissent continuer ainsi après le ramadan », a-t-elle ajouté.

Situé à Malouzini, Coco Palma est divisé en 4 ailes : l’aile ouest qui constitue l’entrée et le hangar est réservée à tout ce qui est prêt-à-porter et cosmétique. A l’est les restaurants et l’aile sud et nord pour tout ce qui est produits de consommation courante. 

A l’heure actuelle, le marché compte plus de 2000 emplacement et 70 restaurants selon Nono natif de Dzahani la Tsidje à l’origine du mouvement de contestation qui a abouti au départ des commerçants vers Coco Palma. « La ville d’Iconi nous a mis à la disposition un terrain pouvant contenir plus de 100 emplacements. Nous sommes en train de construire une mosquée et des sanitaires. Le marché dispose de 5 sanitaires aux normes. Mais toujours est-il qu’elles sont insuffisantes », a-t-il fait savoir.

Au point de vue sécuritaire point de crainte, à en croire ce chef de la commission de gestion, la police municipale de la commune de Bambao ya Boini, appuyée par la gendarmerie et la police nationale veille au grain. D’après-lui le lieu est bien gardé.

C’est ce que confirme Aminata Ben Ali. « Ce n’est pas pour faire bonne figure. Mais vous voyez mon commerce, je n’ai pas besoin de bouger quoi que ça soit à l’heur de la fermeture car tout est sécurisé. Ma crainte s’était seulement le moment de quitter ma boutique à Moroni. Je ne savais pas de quoi l’avenir me réserve mais depuis ma crainte s’est vite dissipée », fait-elle savoir.

Tout allait vite en moins d’une semaine, la quasi-totalité des vendeurs expulsés manu militari des ruelles et trottoirs de la capitale ont élu domicile à Coco Palma. « Nous avons plus de 2000 personnes ici. Plus de 1400 d’entre eux n’avaient pas d’emplacement à Moroni. Alors qu’ici tout ce beau monde est casé. Nous sommes optimistes que même après le ramadan ces gens vont rester. Car chaque jour je fais le tour du marché pour recueillir leurs avis. Ce qu’il nous reste à faire pour le moment c’est de remettre les documents administratifs de tous les commerçants exerçants dans ce marché pour prendre le relai », se réjouit Nono qui prévoit la création d’un syndicat qui jouera l’interface entre l’administration du marché et les commerçants. « C’est ce qui avait manqué à Moroni », lâche-t-il.

Maoulida Mbaé

                         


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