Le Front commun élargi de l’opposition lève le suspens et suspend sa participation aux prochaines élections. Cette plateforme réunissant les principaux partis et mouvements de l'opposition estime qu'elle n'a pas eu de retour de la part de la communauté internationale sur les préalables qu'elle avait soumis.
Cette fois-ci, la décision du Front commun élargi pour les prochaines échéances électorales, semble définitivement arrêtée. Dans un communiqué en date du 2 septembre dernier, il écarte sa participation aux prochaines élections présidentielles et des gouverneurs de 2024. Cette plate-forme réunissant les principaux partis et mouvements politiques de l'opposition motive cette décision par le fait qu'elle n'a pas eu de réponse sur conditions qu'elle avait soumises à la communauté internationale comme préalables sans lesquelles, elle ne « saurait participer à une mascarade électorale manifestement jouée d'avance. » Le Front commun interpelle, alors « ceux qui veulent servir de béquilles au dictateur » d'assumer leurs responsabilités. Il lance, par ailleurs, un appel aux comoriens « à se mobiliser sur une grande échelle pour gagner la bataille des élections libres et transparentes et faire échec à ce énième coup d'État électoral que prépare Azali Assoumani et son camp. »
Dans un mémorandum adressé à la communauté internationale, le Front commun avait soumis une série de préalables que le pouvoir devrait satisfaire avant d'envisager toute participation au processus électoral. Il s'agit de la libération de tous les détenus et prisonniers politiques - du retour sans entrave de tous les exilés politiques - de la recomposition de façon paritaire de toutes les instances et structures en charge de la conception, de l'organisation, du contrôle et du jugement des élections - la suppression de toutes les lois et règlements attentatoires au caractère inclusif du système électoral, récemment adoptés par le pouvoir.
A en croire le communiqué, pendant que les autres forces vives de l'intérieur et de l'extérieur se mobilisent pour les échéances électorales dès son annonce, le Front commun a quant à lui organisé des débats à l'intérieur sur cette question. « Il s'est employé à examiner l'expérience du pays en matière de gouvernance électorale et s'instruire de celle des pays frères africains, alors que le continent est à l'heure actuelle secoué par un mouvement général dont la tendance va dans le sens de l'histoire », écrit-il. « Dès l'annonce de ces échéances, le Front commun a décidé d'assurer pleinement ses responsabilités en assumant son rôle de principal porteur des aspirations légitimes des centaines de milliers des comoriennes et comoriens de l'intérieur et de l'extérieur du pays », note-t-il. « Chacun sait que les comoriens sont fondamentalement attachés à la promotion d'un état de droit, d'une société apaisée, démocratique (...). Dans le contexte actuel de dictature dont ils subissent les affres depuis sept longues années, les comoriens aspirent profondément à recouvrer leur souveraineté populaire et à pouvoir lors des prochaines élections choisir librement et sans contrainte aucune, les dirigeants qu'ils souhaitent placer à la tête de leur pays », poursuit ce communiqué qui a le mérite de clarifier le positionnement de l’opposition à quelques mois des élections.
Maoulida Mbaé
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.