A en croire le sélectionneur des Cœlacanthes, Stefano Cusin, dans cet entretien qu’il a accordé à La Gazette des Comores, quelques jours avant d’affronter Madagascar et le Ghana pour le compte de la 9e et 10e journée des éliminatoires de la coupe du monde, l’espoir est permis. L’italien revient sur ses espoirs, mais aussi son souhait de voir son équipe faire communion avec les supporters avant le départ vers la CAN au Maroc en décembre. Interview.
Question : Coach nous sommes dans la dernière ligne de ces éliminatoires, et comme vous l’aviez prédit tout va se jouer dans l’ultime journée. Comment on gère une telle pression ?
Stéfano Cusin : Disons que je m'y attendais un peu parce qu'il y a quand même beaucoup d'équipes compétitives. Il ne faut pas oublier que quand il y a eu le tirage au sort de la Coupe du monde, on était dans le chapeau cinq. On a réussi à faire un très beau parcours car je pense que quinze points, et à deux journées de la fin, on est encore en course. Je pense que c'est quelque chose d'extraordinaire qu’ont fait les garçons et il faut vraiment les saluer. Maintenant, la pression, il y a tout le temps, surtout quand il y a des matchs importants.
Question : Certains vous ont reproché de ne pas avoir fait débuter Mchangama lors du dernier regroupement. Que leur répondez-vous ?
S.C : Oui, en tout cas, c'est une question légitime. C'est sûr que de l'extérieur, les gens n'ont pas tous de bonnes informations. Donc, dans le raisonnement que j'ai fait, on avait pratiquement tous les milieux de terrain qui jouaient dans leur club, qui avaient fait des matchs amicaux, des matchs de Coupe de la Ligue, de championnat, etc., tous à quatre-vingt-dix minutes. Et en fait, je pensais que, vu que Youssouf était en train de discuter un éventuel contrat en Arabie saoudite, qui s'est d'ailleurs conclu entre les deux matchs, je pensais que c'était aussi pour lui une occasion de ne pas non plus risquer, car s'il avait eu un accident ou un problème grave, ça aurait pu compromettre le contrat aussi. Donc, il faut aussi, dans l’analyse, penser que le Mali, c'est une équipe qui est extrêmement physique, qui fait de l'intensité sa force majeure. Donc, j'ai pensé que c'était bien aussi d'avoir sur le banc des joueurs de qualité qui puissent maintenir le même niveau d'intensité durant toute la rencontre
Question : Contre Madagascar une victoire est presque impérative pour nourrir l’espoir. Comment on gère une telle pression ?
S.C : C'est vrai que c'est important. Ils sont devant nous à un point. C'est une équipe, on la connaît bien, on l'a joué plusieurs fois d'ailleurs. C'est sûr que les garçons, sont absolument conscients de l'importance de ce match. Je pense que c'est fondamental. Parce que faire un grand match contre Madagascar, ça nous donnerait l'occasion après d'aller jouer contre le Ghana, malgré que ça se déroule à Accra, mais ça nous donnerait l'occasion d'aller jouer une finale à Accra. Je pense qu'avant le début des qualifications pour la Coupe du monde, si on nous avait dit que les Comores auraient été à deux journées de la fin en course pour la Coupe du monde, personne n’aurait cru, parce que là, il faut être sincère. Par rapport de là où on est parti et où on est actuellement, je pense que c'est quelque chose d'extraordinaire qu'ont réalisé les joueurs. Il ne faut pas oublier aussi que ça fait deux ans qu'on ne joue pas sur notre terrain. Donc ça aussi, ça nous a pénalisés.
Question : Le Ghana semble avoir repris de la confiance. Comment on aborde une telle rencontre, sachant qu’elle pourrait être décisive ?
S.C : Oui effectivement, de toute façon le Ghana, on ne va pas le présenter. C'est une équipe qui est régulièrement à la Coupe du monde, une équipe importante sur la scène africaine. Ils ont toujours eu des générations avec des grands joueurs. C'est vrai qu'on les a battus au début des qualifications pour la Coupe du monde. Euh... ce sera un autre contexte, parce que jouer à Accra dans un stade plein à craquer, dans une atmosphère électrique, je pense que c'est ce genre de match là qu'un joueur veut jouer, qu'un entraîneur veut disputer, que les supporters veulent suivre. Ça, c'est fantastique.
Question : Coach, un mot pour nos supporters qui avaient l’espoir de voir le match contre Madagascar à Maluzini ?
S.C : Nos supporters, ils sont simplement extraordinaires. Ils sont toujours derrière l'équipe, que l'équipe gagne ou que l'équipe perde. C'est un derby, un match important, une espèce de finale. Donc c'est sûr que ça aurait été bien. Maintenant, la situation ne nous permet pas de le faire. Mais ce que je souhaiterais, ce qui serait vraiment bien, vraiment super, ça serait que, par exemple, en novembre, si on ne devait pas disputer les barrages pour la Coupe du monde, qu'on ait la possibilité de venir. Ça n’a jamais été fait de pouvoir aller s'entraîner un jour à Anjouan, un jour à Mohéli, d'être sur place, de sentir la chaleur du public, de sentir la chaleur des gens. Je pense que c'est quelque chose qui ferait du bien à tout le monde, à l'équipe, au staff, aux supporters, à la fédération, au gouvernement.
Propos recueillis Imtiyaz
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